"Une mission soldatesque", ou comment la RTS a préféré l'idéologie aux faits durant la crise du Covid-19
Durant la crise du Covid, la RTS avait une "idée très personnelle de la vérité", et de l'objectivité. Analyse, en partant de l'exemple du traitement de la surmortalité, de la dérive d'une rédaction.
Prologue: “Certains personnages ont une idée très personnelle de la vérité et des faits”
Quand des représentants de la RTS , notre média public suisse-romand, sont interrogés sur leur traitement de l’information durant la crise du Covid-19, leur auto-évaluation est le plus souvent généreusement positive.
Récemment, Laurent Caspary, chef de l’actu radio de la RTS, a par exemple affirmé que sa rédaction avait été ouverte à de nombreux points de vue durant cette crise, et que seuls avaient été privés d’antenne certains “personnages” qui s’étaient “radicalisés”, et “avaient une idée très personnelle de la vérité et des faits”. Sa rédaction ne pouvait pas, “dans une situation de crise”, prendre le risque de diffuser “des propos ou des faits factuellement faux (sic)”.
Le problème est que la RTS elle-même a présenté, à plusieurs reprises, de tels “faits factuellement faux” durant la crise du Covid, ce qui est gênant quand on en fait un critère déterminant pour exclure des “personnages” (les personnes en question apprécieront) de l’antenne.
Sur plusieurs questions cruciales, elle a ainsi fourni une version de la réalité qui ne correspondait pas, ou seulement partiellement, à la réalité factuelle, mais se rapportait plutôt à ce que le chercheur français Laurent Mucchielli a appelé “la Doxa du Covid”. Soit un récit uniforme au sein des médias grand public, souvent davantage aligné sur les décisions gouvernementales plutôt que sur l’état de la science.
Il aura ainsi existé, tout au long de la crise, un décalage entre la réalité objective et sa présentation par la RTS, sur des sujets aussi variés que la gravité de l’épidémie, l’efficacité des mesures gouvernementales (confinements, masques, fermetures), ou encore la sécurité et l’efficacité des traitements et vaccins proposés.
En faire la démonstration sur chacun de ces sujets est impossible dans l’espace d’un seul article, et ne présenterait qu’un intérêt limité. Ma priorité avec ce billet n’est d’ailleurs pas de montrer que la RTS a pratiqué la désinformation dont elle accuse autrui. Aucune rédaction n’est à l’abri des erreurs, et le micro média indépendant que je suis ne l’est d’ailleurs pas non plus.
Il s’agit plutôt, à l’aide d’un exemple que j’ai trouvé particulièrement frappant, de montrer quelque chose qui me paraît autrement plus problématique: non seulement la RTS désinforme, mais quand elle le fait, elle semble incapable de l’admettre, et ses mécanismes d’auto-correction sont si dysfonctionnels qu’elle peut reproduire la même erreur quelques mois plus tard.
Comment l’expliquer?
Cette histoire exemplaire commence en 2021.
“La mortalité a atteint en 2020 des niveaux inédits depuis 100 ans”
En janvier 2021, la RTS fait un bilan alarmant de la mortalité liée au Covid durant l’année 2020. Elle aurait atteint “des niveaux inédits depuis 100 ans”. La rédaction ose aussi une comparaison avec la grippe espagnole: “Il faut remonter à la grippe espagnole de 1918 pour trouver un nombre de décès aussi élevé”.
Le problème, c’est que cette formulation est extrêmement trompeuse.
Pourquoi?
Pour comparer la mortalité entre 1918 et 2020, deux années que plus de 100 ans séparent, on ne peut pas se contenter de comparer les chiffres bruts, c’est à dire de simplement compter le nombre de morts pour chacune des deux années.
Pour au moins deux raisons très simples.
D’abord, parce qu’en 1918, la Suisse comptait évidemment beaucoup moins d’habitants qu’en 2020. Ensuite, parce que ces habitants étaient en moyenne beaucoup plus jeunes.
Le même nombre de morts correspondrait donc, en 1918, à une situation beaucoup plus dramatique qu’en 2020 (sans même évoquer le fait crucial que la grippe espagnole touchait en priorité les jeunes, alors que le Covid-19 a tué en majorité des personnes très âgées).
Si l’on voulait vraiment comparer la mortalité d’une année avec celle d’une autre année, on devrait utiliser ce qu’on appelle la mortalité standardisée, qui tient, elle, compte de la taille de la population et de la pyramide des âges.
A combien d’années fallait-il remonter pour trouver un taux de mortalité standardisée supérieur à celui avait été observé en 2020?
Il suffisait de remonter, non pas 100 ans, mais… 5 ans en arrière, jusqu’en 2015.
2015.
Pas 1918.
Evidemment, “la pire année depuis la grippe espagnole”, cela sonnait mieux que “la pire année depuis la mauvaise grippe de 2015”.
Il faut ajouter que l’erreur ne concerne pas que le titre de l’article, ou une phrase que j’aurais sortie de son contexte. Dans l’émission Forum, sur le même sujet, une journaliste précisait effectivement que 2015 avait été une mauvaise année, mais ce n’était que pour reproduire ensuite exactement la même erreur: “A titre de comparaison, on trouvait que 2015 avait été une année très meurtrière à cause d’une grippe particulièrement teigneuse, conjuguée aux effets d’une canicule. Hé bien en 2020, on a trois fois plus de surmortalité qu’en 2015 !”.
C’est toujours le même problème: on ne peut pas utiliser des chiffres bruts pour comparer la surmortalité de deux années. Que l’on veuille comparer 1918 avec 2020, ou 2015 avec 2020, on doit dans les deux cas comparer des taux standardisés.
Il faut relever que la RTS s’était d’ailleurs penchée sur l’année 2015, en janvier 2016, et avait traité le sujet avec beaucoup plus de sobriété. Elle évoquait “un pic qui n’avait rien de surprenant”, même si “la grippe avait tué plus que d’habitude”, essentiellement “des personnes plutôt âgées”. Une situation qui se rapproche donc de celle de l’année 2020. Hyperbole en moins.
La “cellule data” de la RTS avait, avec cette présentation des données, profondément exagéré la gravité de la mortalité de 2020 et montré sa méconnaissance d’un concept tout de même assez élémentaire en mathématiques, celui du bon usage du concept de taux.
Heureusement, une étude d’Unisanté allait, quelques mois plus tard, permettre à la RTS de revenir sur cette question et de reconnaître gracieusement son erreur.
Enfin, “reconnaître” est, comme nous le verrons, un bien grand mot.
“Gracieusement” aussi.
“Certains médias en avaient conclu qu'il fallait remonter à la grippe espagnole”
En avril 2021, la RTS revient donc sur ce sujet, mais présente une autre conclusion: la surmortalité de 2020 “ne serait pas aussi grande qu’annoncé”. En effet, des chercheurs à Unisanté ont entre-temps publié un rapport qui se base sur la mortalité standardisée. Ces chercheurs arrivent à la conclusion que la mortalité de 2020 n’a impliqué une surmortalité que pour les plus de 70 ans. Ils précisent également que 2015 était, effectivement, pire que 2020.
On pourrait penser que la RTS allait en profiter pour reconnaître son erreur, la comparaison maladroite avec 1918 et sa grippe espagnole, la méconnaissance des mathématiques simples de sa “cellule data”, etc. Admettre l’erreur commise aurait été d’autant plus adéquat que la comparaison avec la grippe espagnole avait de quoi paniquer la population inutilement.
Or, la RTS ne reconnaît aucune erreur.
Au contraire, elle produit des efforts absolument remarquables pour la mettre sur le dos d’autrui. Cela commence dans le 2ème paragraphe, où on peut lire: “certains médias (sic) en avaient conclu qu’il fallait remonter à la grippe espagnole de 1918 pour trouver un nombre de décès aussi élevé sur un an.”
A aucun moment il n’est précisé que certains médias, c’était la RTS elle-même.
Plus fort encore, la RTS met ensuite en cause l’Office Fédéral de la Statistique. Le reportage radio commence ainsi par la phrase “c’est une guerre des chiffres à laquelle on a l’impression d’assister”. L’article affirme ensuite qu’Unisanté a été “interpellé par les chiffres de l’OFS”, et, pour bien enfoncer le clou, précise encore: “Unisanté a donc utilisé des méthodes de calcul différentes de celles de l'OFS”.
Selon la RTS, il s’agirait ainsi d’une querelle entre experts, avec l’OFS dans le camp de ceux qui pensent que 2020 était la pire année depuis la grippe espagnole, et Unisanté dans le camp de ceux qui pensent que c’est la pire année depuis 2015 seulement.
La RTS, elle, se contenterait “‘d’assister”, en spectatrice intéressée, mais innocente.
C’est évidemment faux. L’OFS connaît parfaitement la différence entre nombres bruts et taux standardisés, puisqu’il en publie un résumé chaque année depuis fort longtemps. En consultant les articles de l’époque, je ne trouve aucune mention d’un document ni d’un représentant de cet office qui mentionnerait 1918 ou la grippe espagnole. En janvier 2021, l’OFS a surtout mis à disposition les chiffres bruts.
Dans le camp de ceux qui ont choisi d’interpréter ces chiffres comme autorisant à comparer le Covid-19 à la grippe espagnole, il n’y avait donc que la RTS, et quelques médias qui eurent le malheur de la suivre.
La RTS.
Pas “certains médias”.
La RTS.
Pas “l’Office Fédéral de la Statistique” non plus.
La RTS.
Et j’aimerais que cela se soit arrêté là, mais non.
“Le Covid plus meurtrier que la grippe espagnole aux Etats-Unis”
Nous sommes en septembre 2021, et l’article porte cette fois sur les chiffres de la mortalité liée au Covid-19 aux Etats-Unis. Il s’agit toujours de chiffres bruts. Et la RTS, encore une fois, ose la comparaison avec 1918: “le Covid-19 a désormais tué davantage d’Américains et d’Américaines que la grippe espagnole en 1918-1919”.
On observe un progrès, puisque cette fois-ci, l’article précise dans le titre “en valeur absolue”. Mais cela ne change rien au problème de fond: on ne peut pas comparer de cette manière des valeurs brutes, pour les raisons déjà évoquées plus haut. Et la comparaison avec la grippe espagnole de 1918 est encore plus absurde que celle que se permettait l’article de janvier, puisqu’on ne compare plus ici les mortalités toutes causes confondues entre elles, mais la mortalité Covid de 2020-21 avec celle attribuée à la grippe espagnole en 1918-19.
Or, pour une telle comparaison, il ne suffit pas de prendre en compte la croissance et le vieillissement de la population américaine, il faut aussi considérer un élément supplémentaire: les critères utilisés pour qualifier un décès de “décès Covid” ne sont pas comparables à ceux que l’on utilisait, en 1918, pour attribuer un décès à la grippe espagnole.
Bref, cela n’a aucun sens, et il semble qu’aucune leçon n’ait été tirée, en septembre, de l’erreur de janvier, qui n’avait de toute manière jamais été véritablement reconnue. La rédaction de la RTS est passée complètement à côté de la réalité des chiffres, en cherchant à tout prix à les faire coller à une vision catastrophiste au mépris de toute objectivité.
“Une mission presque soldatesque”
La RTS est souvent perçue comme un média plus objectif que les médias privés, sous influence de leurs actionnaires, et plus objectif aussi que les réseaux sociaux, présentés comme vecteurs d’informations non-vérifiées. Pourtant, lorsqu’il s’est agi de traiter le sujet de la surmortalité, l’objectivité n’était pas au rendez-vous. Pire, trois compétences fondamentales ont ici complètement fait défaut à la rédaction de la RTS: la capacité à produire des informations factuelles, la capacité à détecter et reconnaître une erreur, et la capacité à ne pas la reproduire ensuite.
Cela fait beaucoup. Comment l’expliquer?
On peut déjà voir dans le traitement de ce sujet la manifestation de l’un des piliers de ce que Laurent Mucchielli a nommé la Doxa du Covid: “Nous sommes tous gravement menacés par un virus mortel.” Comme il le souligne dans son livre, les interprétations les plus alarmistes ont été massivement favorisées pour servir ce narratif anxiogène durant la crise du Covid-19. Et parce que ce narratif était dominant, il était difficile pour un journaliste de s’en écarter, au risque d’être accusé de minimiser la gravité de la situation. Pourquoi ce narratif s’est-il imposé avec tant de force et de facilité à la RTS?
Il s’agit en réalité d’un problème systémique, puisqu’il aura concerné la quasi-totalité des médias mainstream. Dans le livre collectif, “Sans diversité de vues, pas de journalisme”, coordonné par Myret Zaki, 23 journalistes déplorent la perte de la diversité des points de vue au sein des rédactions, notamment durant la crise du Covid, évoquant une “monoculture idéologique” intolérante qui minerait la qualité de la production journalistique.
Et comme le souligne Romaine Jean dans ce même ouvrage, les journalistes se sentent volontiers investis d’une mission, qui peut biaiser leur traitement de l’information quand ils ont la conviction d’oeuvrer pour “le camp du Bien”. Le journaliste Alexis Favre reconnaît d’ailleurs que cette notion de “mission” était présente à la RTS durant la crise du Covid:
“Qu’il y ait pu y avoir dans les prémisses de la crise, un moment où on s’est sentis tous investis, nous les journalistes, les médias, et à plus forte raison les médias de service public, d’une forme de mission, presque soldatesque, c’est possible.”
Une mission qui ne laissait guère de place à la nuance. “Les sujets un peu critiques proposés au journal étaient souvent écartés”, commente une collaboratrice de la RTS dont l’Impertinent média a recueilli le témoignage:
“Les journalistes les plus ‘divergents’ finissent même par partir. C’est un cercle vicieux. La conséquence est une pensée unique contre laquelle il est difficile de lutter.”
La vérité sur la surmortalité, et sur le Covid-19 en général, a-t-elle été victime d'une “mission” au service du “Bien”, qui impliquait qu’il valait mieux faire peur à tort plutôt que de risquer de minimiser le risque en étant simplement fidèle à la réalité?
Nous ne le saurons sans doute jamais, puisqu’il est peu probable que la RTS s’engage dans le processus d’auto-évaluation qui lui permettrait de trouver l’origine de ces dysfonctionnements.
“Les médias ne sont guère portés à l’auto-critique”
Comme le relève le légendaire Jacques Pilet dans l’ouvrage collectif déjà mentionné, “les médias ne sont guère portés à l’auto-critique”.
S’agissant de la RTS, c’est l’euphémisme du siècle.
Lorsque la chaîne a été littéralement condamnée par la plus haute instance juridique du pays pour son manque d’objectivité, en raison d’un reportage biaisé, qui était, sans surprise, consacré aux opposants à la Doxa du Covid, elle a consacré exactement 24 secondes à l’information (22 secondes en version télévisée).
Cette incapacité à la remise en question dépasse la sphère de la rédaction romande. Interrogée par un citoyen sur l’absence complète de traitement des scandales révélés en Allemagne par le magazine Multipolar, qui remettent en question plusieurs points de la Doxa, la SRF, pendant germanophone de la RTS, explique que la situation suisse étant très différente, la rédaction a pris la décision consciente de ne pas aborder le sujet. Il s’agit pourtant de révélations dont l’impact dépasse la seule situation allemande, puisqu’elles remettent en question plusieurs des affirmations soutenues par la RTS / SRF en Suisse, y compris sur la gravité de l’épidémie.
Cela donne l’impression que la culture institutionnelle de la RTS ne laisse que peu de place à la remise en question. Qu’il s’agisse de ne pas s’arrêter sur une décision juridique qui condamne sa partialité, de mettre en cause “certains médias” plutôt que de reconnaître sa propre erreur, ou encore de se féliciter de n’avoir pas donné la parole à ceux qui auraient pu exprimer des “faits factuellement faux”, on retrouve partout la manifestation d’une confiance inébranlable, presque candide, dans la perfection évidente de sa propre objectivité.
Le sommet de cette candeur aura été, pour moi, un tweet du journaliste Alexis Favre (c’est lui qui évoquait plus haut la “mission soldatesque”). Il y célébrait le succès de son camp après la votation du 28 novembre 2021 sur la loi Covid, dont l’enjeu principal était le certificat Covid, l’équivalent suisse du pass sanitaire.
“Pas envie de me moquer des antivax”
Alexis Favre venait, quelques jours plus tôt, en tant qu’animateur de l’émission de débat Infrarouge, de procéder à l’une des démonstrations de partialité les plus hallucinantes de l’ère Covid. Le “débat” proposé par Infrarouge ce soir-là opposait absolument tous les invités présents, plus l’animateur, à… un seul et unique critique des mesures Covid-19, le professeur de philosophie Michael Esfeld. Sans doute avait-on renoncé à inviter d’autres opposants parce qu’ils faisaient partie de ces “personnages” qui ont “une idée très personnelle de la vérité”.
Toujours est-il que le Professeur Esfeld était seul contre quatre, puis cinq personnes, animateur compris.
Durant le débat, Alexis Favre ne s’était pas contenté de renvoyer à plusieurs reprises le Professeur Esfeld à son statut de “philosophe" (“Les chiffres épidémiologiques, c’est pour les épidémiologistes, et les concepts philosophiques, c’est pour les philosophes”). Il lui avait aussi, également à plusieurs reprises, interdit d’argumenter sur une base factuelle et chiffrée (“C’est impossible dans l’exercice du débat à la télévision de s’envoyer des chiffres.”).
Les règles du débat étaient donc posées: ce serait un débat à tous contre un, certes, mais aussi un débat dans lequel il serait formellement interdit d’utiliser d’autres arguments que le statut professionnel, ce qui, avec deux médecins présents dans le camp opposé, ne laissait guère de chance à Michael Esfeld, “le philosophe” dont le métier était de “sonder les âmes”, toujours selon M. Favre.
Dans cet environnement hostile, je dois saluer l’excellente performance du Professeur Esfeld, dont les déclarations ont très bien vieilli, à l’opposé d’un Didier Pittet, qui, il est vrai, avait frappé très fort ce soir-là, entre son admiration pour l’autoritarisme de Macron, sa comparaison (encore) entre le Covid-19 et la grippe espagnole, et une sortie mémorable sur les confinements (“Les confinements, ça marche, on le sait!”) aussi tonitruante que dénuée de tout fondement scientifique solide.
Dans son tweet qui célébrait, donc, quelques jours plus tard, la victoire du “oui”, Alexis Favre se voulait humble et conciliant: “pas envie d’être arrogant, pas (encore) envie de faire la fête”, écrivait-il. Dans l’euphorie, il écrivait aussi: “pas envie de me moquer des antivax”.
Ainsi, pour Alexis Favre, s’opposer à l’une des lois les plus liberticides de l’histoire récente, c’était être un “antivax”. Le journaliste dévoilait, en toute décontraction, l’étendue de ses préjugés à l’encontre de ceux qui ne pensaient pas exactement comme lui.
J’ai aussi pris conscience, ce jour-là, que tout espoir de trouver, à la RTS, une information impartiale, était peine perdue, et que, faute de trouver des journalistes pour exprimer les analyses que j’aurais espéré lire et entendre, je devrais, peut-être, me faire journaliste moi-même. Ce moment n’aura ainsi pas été étranger à la création de Resilients.tv, mais pour que j’en arrive à remercier la RTS, il faudrait, de sa part, le début d’une prise de conscience. Or, tout ce que nous avons vu jusqu’ici suggère que celle-ci risque de ne jamais avoir lieu.
C’est regrettable.
Il ne fait plus aucun doute que des erreurs majeures ont été commises durant la crise du Covid-19. Ces erreurs ont eu des conséquences tragiques sur de très nombreuses vies humaines, et notamment sur les plus jeunes et les plus pauvres. Les médias grand public comme la RTS, en abdiquant leur rôle historique de contre-pouvoir et en dédaignant les faits au profit d’un narratif pré-établi, y ont beaucoup contribué. Tant qu’ils resteront confits dans la certitude de leur irréprochable objectivité plutôt que d’oser se remettre en question, tant qu’ils préféreront faire la chasse aux complotistes plutôt que de cultiver la diversité des opinions, ils mériteront ce qui est en train de leur arriver: une perte graduelle mais implacable de leur pertinence dans le débat public, et de leur lectorat.
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Merci de m’avoir consacré votre temps.
Cordialement,
Pierre de Resilients.TV
Bravo pour excellent texte !
Comme toujours Pierre, vous exprimez strictement le même constat que j’ai fait et le même ressenti. En novembre 2021, j’ai décidé que je n’écouterai plus la RTS ni la regarderai même si je dois payer deux fois la redevance à titre privée et par le biais de mon entreprise entreprise. Alex Favre aurait été la quinté essence de la malhonnêteté intellectuelle de cette période… Un billet sur les déclarations de Berset serais d’utilité publique sur le Pass Covid et le caractère sûr et efficace de l’injection..